NoirePoésie Tome 1 à 1000 - Encouragez un poète différent, autodidacte Nelliganisé Tome 332 complété, novembre 2020
DébutPage précedentePage suivanteFin Dernier petit toast pour la route [164130] Moi énorme x' [164138] Moi J'ai rêvé de toi cette nuit O [164146] Elle Ah ouai ? Aha [164200] Moi Ouais en plus tu portais ta robe rouge P [164218] Moi Enfin tu l'as pas portée très longtemps P [164221] Elle Haha x' Elle est trop sex' c'te robe tavu P [164233] Elle Haha x' j'crois que j'ai suivi la suite P [164235] Moi Haha tout est sex sur toi P Le pire c'est que c'est vrai, j'ai bien rêvé d'elle. BarackObamonche Voir le profil de BarackObamonche Posté via mobile le 8 juillet 2012 à 164117 Avertir un administrateur Toast + reaction GO ItsFuckingTime encore J'attends qu'elle me réponde, j'dis à une seconde meuf. +No fake c'était pas volontaire. Hapa rien d'intéressant. J'parle à la deuxième meuf là. j'ai pas l'air con maintenant toast grillé Toast ! Au pire je m'en fout [164810] Moi J'ai rêvé de toi cette nuit \o/ [164815] Elle jor [164853] Moi Ouais, t'étais pas très habilléeé dans la majorité de mon rêve. Pas habillée du tout, en fait. C'est sûrement ton corps qui m'attire. [164932] Elle Han. [164933] Elle 3 [164936] Elle Et je faisais quoi? [164944] Moi Des trucs avec ta bouche, et ta chatte. [164955] Elle Jor [165005] Moi Ouais t'étais plutôt douée, j'étais étonné. [165016] Moi Si tu veux on peut briser la barrière de l'illusion, et faire de ce rêve une réalité. [165136] Moi Je te propose une manière facile et douce de perdre ta virginité, aie au moins la décence de répondre. [165201] Elle Hm. [165225] Elle On est un peu à des milliers de bornes l'un de l'autre, hu. [165229] Elle hm, milliers, quoique [165314] Moi Je peux me déplacer, c'est pas un problème. Le sexe n'a de barrière que l'absence de désir. [165412] Elle Quel poète [165418] Moi Je veux une réponse. [165444] Elle Pour l'instant, je ne sais pas. Toast! DébutPage précedentePage suivanteFin Victime de harcèlement en ligne comment réagir ?
combientu écris de poèmes par semaine? sino n, très beaux poèmes. continue ainsi! sino n, très beaux poèmes. continue ainsi! Par Turquoise , le 07.05.2020 Nous avons fait l'amour cette nuit. Rien dans ce rêve ne m'a donné l'impression de ne pas être dans la réalité ; à tel point que je me suis senti coupable en me réveillant. Et là, il me hante, tu me hantes. Nous avons fait l'amour cette nuit. Tout fut facile. On s'est revu, dans la rue, tu sortais d'un immeuble, en centre ville Tu m'as dit simplement que tu me trouvais désirable, et une chambre ensoleillée, à la suite d'un café, fut le réceptacle de nos émois. Nos peaux se sont reconnues, et sans violence, dans un détachement apaisé, nous avons plus que jadis expérimenté nos sens. J'ai encore en tête quelques images de ce rêve que la pudeur m'interdit d'exposer. Je sentais, dans cette session de plaisir, l'odeur du dernier baroud. Mais je n'étais pas triste, je me sentais bien, je grandissais à ton contact. Tout en étant satisfait de nos ébats, nous sentions de concert que la page était définitivement tournée. C'était bien, mais ce n'était plus. Au cas où le sens de mon rêve risqua de m'échapper au réveil, tu m'as annoncé que tu allais te marier, avec ton patron, un ancien ami de ton défunt père. J'en fus heureux, pour toi, pour moi et ce malgré une légère pointe au niveau de l'abdomen, mais qu'il serait bien mesquin de légitimer vu l'imbrication de nos corps. Cela interdisait définitivement toute ambition, cela me laissait le rêve comme dernier souvenir. Ainsi je rêvais ? Ah oui, les thèmes du patron et du père, de la maîtresse inaccessible, de l'acceptation enfin de la fin de notre relation. Merci tout de même..., et tant pis. Cettenuit, j'ai rêvé de toi La couleur de tes cheveux Le regard de tes yeux Qui m'amenaient vers les cieux. La forme de tes lèvres Qui avaient le goût du miel Le ciel était d'un bleu azur tu es venus dans mon sommeil Dis-moi encore à l'oreille Tous ces mots qui m'émerveillent. Avec toi Je rêve de m'envoler au-dessus des nuages Dans tous mes
À propos du blog Frères humains, le monde est à l’arrêt, soyons maintenant cardiaques, amoureux, fous, vivants/vibrants plus que jamais ! Nous allons sortir de cette impasse pour faire face à l’inconnu. Ah, l’inconnu !… Le défi est aussi immense que la Planète, aussi immense que le monde de chacune et de chacun. Au niveau de la revue, nous sommes là, confinés à écrire, à effacer nos petits plans, nos agendas, une situation qui nous oblige à être élastiques pour rebondir autrement sans casser l’élan premier. Nous avons remis la sortie du prochain IntranQu'îllités à septembre 2020, l’heure déréglée oblige. On fêtera en beauté cette sortie, si le déconfinement tient toutes ses promesses. Tiens, le déconfinement, comme convalescence ou remise sur pied, ça se prépare. On risque d’avoir un choc culturel dans un Nouveau Monde sous condition. On peut attraper la fièvre dans l’incendie d’un regard qui nous a trop manqués. Pour amortir le choc, nous vous offrons le numéro 4, MANIFESTE POUR UN NOUVEAU MONDE, en accès libre ici Plus de 150 contributeurs sur une quarantaine de pays. Pour participer à la campagne IntranQu'îllités et en savoir plus, cliquez ici La plupart des pays n’en sont qu’au début du confinement, c’est le cas de notre terre, Haïti, ce numéro-manifeste pourra aider à restituer à la pendule ses menus battements de cœur, pour rendre vibrant le temps. IntranQu'îllités de septembre sera axé/désaxé sur l'Éros, thème que nous caressons depuis quelques années. Le confinement nous met dans tous nos états, nous avons envie de tout livrer, tout révéler sans garder une miette d'étoile dans ce rêve de nuit et de jour chaud-bouillant, mais nous fourbissons nos âmes au tranchant de cette heure inédite. La magie prendra corps véritablement en septembre. En attendant, recevez en primeur et en piment notre menu signé Diego Gary, Ifé Day, Hans Limon, Ernest Pignon-Ernest, Mafalda Mondestin et votre serviteur James Noël Le jardin fusible J’ai fait l’amour à des milliards de questions… Du bout de la langue J’ai caressé autant de clitoris Que je pouvais rêver le tien. Aujourd’hui, Rendu à la solitude, Mon lit est un précipice Et je me tiens prêt à plonger Chaque nuit. Ne pouvant me réfugier Dans tes bras interdits Je peine en claudiquant Dans l’existence Ivre de me donner, D’aller à l’Avant De ce qui me tient lieu de moi, Ce jardin fusible inconnu. Je vis par l’alternance. Entre la nuit du précipice Et le jour aveugle Dans le merry go round de l’angoisse De la perte du soi, Cet inconnu, Dans l’égarement du je, C’est importun. Me reste le Ça qui me repousse à ma pulsion de vivre A mon existence de chien battu Qui rogne sa blessure, Qui la lape Comme s’il s’en nourrissait. Et qui survit en aboyant à la lune Comme j’écris dans la marge du noir ciel étoilé. J’écris en bordure de l’univers Mais peut-être devrais-je écrire En bordure de toi Noir sur noir, dans le silence sidéral du firmament Certain ainsi de ne jamais être lu, ni entendu. De ne jamais avoir rien dit. De n’avoir jamais avoué quoi que ce soit. Être demeuré invisible. Diaphane. Une vie de coquelicot. Diego Gary Physiologie sanguine Elle a vu ses règles et craint maintenant le suicide qui viendrait pendant des jours et des jours. Amusée de l'effet que ça fait, elle préfère ne pas imaginer son reste. Sans courir, ne rien cacher de son coup de sang. Son pantalon bleu jeans n'est pas taché, mais ses mains, sa chatte et sa tête. Le bruit de ses eaux, ça entre, ça entre de par tous les trous. Ben ouais. Elle finira par ne pas se rendre. Elle s'en fout maintenant des cuisses de ces autresses qui paraissent toujours si propres. Bandée, débandée, sa poitrine bat la mesure difficile. Trouves-y un refrain pour ça. Des fois ça lui fait peur, perd de son estime, et se demande bien pourquoi, suer suer, c'est pas comme si on l'aidait parfois à aller mieux. Le désert total alors qu'elle dégouline, ça paraît facile et futile, mais pas plus de trois Le conte de fées s'est un peu penché, bon il n'y a jamais de parrain. Faut pas trop demander. Et succomber aux petits cons qui demandent et qui insistent, elle laissera sa taille basse directe tout en sachant qu’ils ne feront pas le poids. Elle pèse lourd. Plus que quelques jours sans que du dehors on ne lui jette des sorts. Ifé Day LE TATOUAGE Ma tendre brune, éprise et prise et fendue, ma langue de feu follet piétinant bas les sentiers de ma forêt déboisée, tu m’as demandé-supplié de nous écrire, de figer pour toujours ce combat perpétuel du lundi soir, entre deux murs, alors je décris, je t’écris, je te couche et t’exauce, jusqu’aux pudeurs pulvérisées, je souille d’encre noire les spirales de mes folles circonvolutions. Ce tatouage recouvrant ton bras droit m’a tout de suite excité, ce dragon venimeux surmonté d’une rose aux pétales enflammés, sur fond de ciel mortuaire où, nonchalant, brillait par gerbes profanées l’orbe statique d’un astre vif, comme un débris de soleil, sans doute voilé, grignoté, vérolé, à demi éteint, sacrant dans sa décrépitude la lumière des temps nouveaux mais immémoriaux, temps de sombreur et de maléfices, de magie noire et de vertes amours, puis, inaccessible au regard, dans le repli du coude, ce Picasso pop, cette femme-kaléidoscope souriant d’une joie funèbre, les cheveux noirs, plaqués, cet autre Toi, dense et profonde et secrète, ce fac-similé de Laure exorcisant toutes les identités possibles, et jusqu’à ta présence incendiaire de flambeau sexué. Le cubisme éclate et fragmente la vision pour mieux reconstituer l’idée, la parfaire, l’envisager, l’absorber malgré la dispersion des perceptions, la divergence des points de vue, la versatilité cynique des parallaxes. Tu es cette sorcière à rose fanée, à gueule cassée, chassant les fleurs rescapées, pachalesquement juchée sur les chatoyantes écailles d’un hippogriffe haletant, surpuissant, crachant la tourbe et le feu de tes malédictions, dans ta cuirasse de peau blanche, nue comme l’innocence et la virginité, colossale de beauté furieuse, prête à cingler dans l’emportement de ta rage les dieux penchés sur les nuages, car tu es la maîtresse de ces lieux, car ce corps est ton corps. Quelques mots soupirés, depuis longtemps, déjà, plus vieux que nos souvenirs du moment, puis quelques phrases maladroitement formulées, bribes de logorrhée titubante et oiseuse, morceaux de sens virevoltant d’une haleine à l’autre, puis ces brisants de grammaire au coin d’une page de magazine dix chiffres, une date, un lieu. Séduction moderne. Tu portais ce jean moulant qui m’avait déjà largement conquis, ce jean de la première fois », brut et serré, couverture céruléenne de ta nudité divine, comme si de sa conque échappée la diaphane Aphrodite avait égayé son corps diamantaire d’une robe de flots miroitants. Sur le ressac de tes cuisses flottait le saule pleureur de tes cheveux bruns, roux, blonds, cuivrés, sans âge, et ta veste noire semblait tracer, dans ce tohu-bohu de couleurs, de senteurs et de formes, la sinistre équerre d’un échafaud pourfendeur de plaisirs connaissant tes charmes et ta faiblesse, tu gardais la distance et ménageais tes appas. Femme fractale. Appuyée contre le chambranle de la porte d’entrée, non loin des poubelles jaunes et grises, fleur de printemps prisonnière d’un corset de lierres, fraîche nomade affublée d’un carcan disgracieux, tu n’attendais que mon approbation, un geste, un signe, un mot de ma part et, dans ma torpeur imbécile, plongé sous tes vêtements, je ne voyais que ton tatouage, ce dragon, cette rose, cette millénaire enchanteresse et je te considérais, Laure, avec l’ébahissement du novice qui s’apprête à franchir le seuil du miracle. Épaules offertes, enfin, chignon défait, torrent de lave au gré des sillons épidermiques, pluie de comètes effilées ! Que dire de cette noirceur étalée sur le galbe de ton être frémissant, sur la rondeur gémellaire de tes seins, perdus sous les vagues de feu capillaire comme de pâles rochers, ennemis des embarcations, marchepieds des visions dansantes, sur la rectitude agitée de ces deux balises marines, auréolées de nappes phréatiques embaumées ? Que dire de ces deux globes nourriciers submergés du miel de ta crinière, m’abreuvant, me nourrissant tour à tour de sueur et de fièvre incandescente, m’emplissant de vie, de sang, de souffle et de liquide amniotique, à renaître sur ta bouche, dans tes mains, à tes pieds, entre tes cuisses, boire à la source et recommencer pour écrire et revivre et recommencer, me gonfler de tes spasmes abandonnés, m’enduire de tes humeurs démêlées, mourir et ressusciter, en une heure, en une minute, et te nommer, pour toutes les vies, passées ou à venir, prêtresse tragique de mes désirs, de mes délits, de mes regrets. Tu n’es pas claustrophobe, loin s’en faut. Ta présence pure suffit à surpeupler tout un espace, un bar, une ruelle, un restaurant, un appartement, un cimetière à ciel ouvert. Le désert lui-même croulerait sous le poids de tes ombres trépignantes. Tu n’habites pas, tu investis, tu envahis, tu annexes, tu occupes, à l’intérieur comme à l’extérieur. À ton passage, individus, spectres, meubles et décorations deviennent tes otages, les agents d’une soumission consentie, et ce petit bois que nous avons traversé, main dans la main, près de la citadelle, n’est pour toi qu’une ceinture attachée à tes flancs féconds. Mais tu exiges l’étroit, l’exigu, le resserré, le réduit, l’étouffant, tu veux poser ton crâne sur le mur du fond tout en appuyant tes mains sur le mur de face, déployer ton envergure autour de ma nuque tremblante et t’agripper à ma chair, mante religieuse alanguie, mécréante bénie des dieux. Un peu plus d’un mètre entre les deux parois blanches du couloir menant à la salle de bain. Escarpe et contrescarpe. Tu t’effeuillais lentement, saule pleureur cramoisi d’automne ton pantalon, ta veste et le reste, jusqu’à l’écorce douce, béante et, muette, face à moi, les jambes écartées, le visage légèrement tourné vers la salle de bain, tu murmuras Alors ? » Ce fut tout. Et rien de moins. Dans mon impatience maladroite, j’oubliai le jour, l’heure, le lieu, les bruits, la bienséance, les précaires précautions d’usage et, dans un long ronflement de soulagement peiné, sans prévenir, sans même un mot, une caresse, un regard, je te pénétrai violemment, jusqu’à te faire hurler, comme pour te faire marquer l’heure, mon heure, mes secousses martelaient sourdement le pan de mur couvert de crépi et loin, très loin, au-dessus de la basse geignarde, sous la spirale déchirée des cuivres, balbutiait le contrepoint des voitures et des bus parsemant le bitume grisâtre. Je me fondais en toi, je m’enfouissais sous tes couches d’épiderme et tes muqueuses pour me perdre et me retrouver, je m’ancrais un peu plus en toi à chaque nouvelle secousse, convaincu que, désormais si pleine de moi, tu ne pourrais jamais plus m’oublier, je voyais tes seins magnifiques se tordre sous mes brusques à-coups, je les suçais, les mordillais, j’en parcourais de la langue toute la charnue circonférence, j’explorais tout un monde, mon sexe au plus profond de toi, mes mains tenaillant tes fesses jusqu’au sang. Je te renversai sur le carrelage, à la surface duquel tes flammèches déployées dessinaient comme des scènes de crimes non élucidées. Les secousses reprirent, s’intensifièrent, ponctuées de baisers violents, d’aboiements doucereux. Disposée sur le sol comme un don propitiatoire, tu m’offris tes poignets, que je décidai de maintenir avec une fermeté ruisselante, et je pouvais t’observer, graver dans mon inconscient tes grimaces de plaisir, tes moues frustrées, tes souffrances passées sous silence, et je m’adaptais, en bon élève, pour devenir en quelques minutes l’amant le plus accompli, celui qui devine et devance les désirs de sa maîtresse. Les caresses légères se mêlèrent aux pilonnages, les doux baisers aux rudes embrassades, je contemplais tes yeux courbés de mélancolie, ton cou si long et fin, comme un chemin de peau conduisant jusqu’à la caverne de ta bouche, large comme l’enfance, dissymétrique, inégale comme nos songes déréalisants, tes côtes branchues, refuge à bambins clandestins, ton nombril polymorphe, tantôt lune sereine, tantôt Saturne encerclée, planète, satellite, éclipse, ellipse, apocalypse de vie sectionnée, tes hanches frissonnantes, élargies pour me laisser m’étaler, et dans mon dos, tes pieds, repliés sur eux-mêmes, figurant tes voluptés tortueuses, tes doutes et tes malaises, et sur ton bras, cette sorcière ailée, que je domptai d’un seul revers de main, de cette main que tu saisis tout à coup. Je compris sur le champ. Hans Limon Ouroboros Les mains lavées dans l’huile de serpent J’écarte le cerce Eve enfin se remet à rêver de changer de chagrin et de peau entre mes bras qui scindent et qui ceinturent Ouroboros cobra boa à l’infini depuis la nuit des temps la nudité des femmes pulpe d’orage les sauve de toute pelure de défaut voici ma coupe s’y coule l’huile et un beau serpent de rêve rien que pour toi tiens-le bien il fouille te farfouille dans les zones secrètes farfouille et te fouine dans ton squelette magnétique anorexique Ô toi beauté sainte en jarretelle pénétrée par l’esprit même de la forêt fondue dans ton monde la misère du monde me digère comme un amour bête ah si bête la belle ruée vers toi l’or par l’éros qui me défait pour te refaire me déverse pour te doter des yeux fontaines cette voix de gorge voici ma coupe et toute mes chutes mes sept péchés capitaux et tous mes crimes capillaires rien que pour toi Ève écartée Échevelée Rire aux éclats femme jusqu’aux os excuse du peu du peu de moi si loin en toi nous sommes bouclés nœuds circulaires cœurs recyclés comme l’esprit même de la forêt James Noël
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U s’inquiète aussitôt. Il se demande ce que c’était, sûr qu’il apparaissait mourant, blessé, mort, plein de sang, déchiqueté, mort-vivant. Il imagine des visions de cauchemar et se croit désigné comme si un ennemi anonyme lui avait jeté un sort. Lui-même fait souvent des rêves dérangeants dans lesquels il voit ses amis découpés à la hache, aplatis dans un accident, ligotés sur des rails. Épouvanté par ces images affreuses, il se garde généralement de les raconter aux personnes concernées. Il pense Aucune raison qu’on ne me voie pas aussi dans ce type de situation. Étais-je en train d’agoniser ? de brûler aux enfers ? d’être fini par des corbeaux ? Est-ce que c’était mon enterrement ? une pendaison ? une exécution en public ? Et si on m’avait jeté dans un trou plein d’acide. Et si j’étais écartelé ? U se méfie de son ami rêveur Il a toujours été jaloux. Normal qu’il désire ma disparition. Tu penses qu’il ne me dira pas que j’avais la tête coupée et les jambes plantées dans un bac à fleurs. Il enrobe ça de manière vague pour que j’aie l’impression d’avoir été privilégié. Il croit me faire plaisir comme s’il s’agissait d’une faveur exceptionnelle, que j’avais été invité à passer la soirée chez lui. J’ai rêvé de toi cette nuit… Pour un peu il faudrait remercier d’avoir été élu pour servir de proie aux chacals. B est flattée. Elle pense incarner l’obsession secrète du type qui lui dit ça. C’est que je dois lui faire pas mal d’effet, il est peut-être amoureux. En tout cas, il m’aime bien. Peut-être veut-il m’épouser ? J’occupe une place particulière dans son esprit ; si ça se trouve, il vient lui-même de s’en apercevoir et en est le premier surpris. C’est chic et courageux de me confier cela, c’est déjà une déclaration. J’aime bien les hommes comme lui qui disent des choses sincères au lieu de draguer de manière lourde. Il doit penser à moi toute la journée pour me voir apparaître en songe. J’alimente son imaginaire, ses désirs, ses fantasmes, il doit projeter de vivre avec moi des scènes extraordinaires. Hélas, pourquoi ça n’est jamais comme ça dans la vie quotidienne ? Je représente un idéal, une sorte de princesse, sans doute la femme qu’il aimerait enlever dans une vie merveilleuse. Oui, mais serais-je capable de répondre à ça ? Est-ce qu’il ne vaut pas mieux conserver ses belles illusions ? Si son rêve se réalisait, il serait affreusement déçu. Je préfère lui tourner le dos ; il pourrait espérer je ne sais quoi, vouloir concrétiser sa vision utopique et tout serait perdu. je ne veux même pas savoir ce qu’il fait avec mon fantôme, s’il accomplit des gestes obscènes, s’il va contre ma volonté Y panique Qu’a-t-il bien pu échafauder dans son esprit malade ? A-t-il rêvé que je faisais des choses inconvenantes, que je proférais des paroles déplacées, que je me promenais nue, que j’hurlais, hystérique, en racontant n’importe quoi ? A-t-il rêvé que je roulais les yeux comme une démente en éructant des bribes de vocables incompréhensibles ? A-t-il rêvé que je me roulais voluptueusement dans une fosse à purin en invoquant un antéchrist ou quelque obscur gourou ? Je ne réponds en rien de ces visions invraisemblables et qui n’ont rien à voir avec toute vérité possible. Je balaye ces allégations, ces vues délirantes de l’esprit et ces déformations qui m’impliquent malgré moi. Quelle impression désagréable d’être ainsi associée à plusieurs scènes honteuses alors qu’on n’y était même pas. Ainsi, j’occupe vraiment une place dans le cœur de cet homme, se dit D, attendrie. J’ai une vie autonome qui m’échappe complètement et qui lui appartient. C’est comme s’il y avait plusieurs D ; il pense à moi en secret, je me trouve démultipliée. Alors que de mon côté, je n’ai jamais pensé à lui. Ce type m’a toujours laissée parfaitement de glace, je le trouve assez terne, et même, oserais-je dire, pathétique. S’il ne m’avait pas abordée, je n’aurais même pas daigné lui adresser un regard. On ne peut jamais savoir quelle importance on a réellement pour les gens il m’est soudain devenu sympathique. En fait, ce type est très intéressant. Il m’a remarquée au point de partager avec moi un destin parallèle dans le monde du sommeil, comme c’est touchant et amusant. M-A est franchement agacée Ce type qui n’arrête pas de me coller avec une insistance à tout casser ose maintenant me dire que malgré ma froideur et mon ton inflexible, il mène quoi qu’il en soit une existence secrète avec ma sœur jumelle ou mon double rêvé. Pire, il semble comblé et presque plus heureux que si nous étions unis dans la réalité. Il n’a qu’à faire ce que bon lui semble, poursuivre absurdement ses délires licencieux, imaginer que nous sommes nus dans son horrible lit, cela ne me concerne pas du tout. Il peut se figurer que je suis une débauchée et me faire subir toutes ses ignominies… Je me fiche bien d’être utilisée à ces fins puisqu’il emploie un clone indépendant de moi. Je ne veux même pas savoir ce qu’il fait avec mon fantôme, s’il accomplit des gestes obscènes, s’il va contre ma volonté, s’il souille ma robe avec son stupre ; est-ce qu’il me touche les seins ? est-ce qu’il soulève ma jupe ? est-ce qu’il me fait laver le sol à quatre pattes ?… Je reste intacte et pure, n’en déplaise à ce débauché. Ce n’est pas parce qu’une fâcheuse réplique s’est livrée dans mon dos à des actes impudiques que je dois me sentir coupable. C’est tout de même insensé, on dirait qu’il me regarde un peu différemment, il m’adresse une mine entendue comme si je devais me souvenir d’une folle aventure. Pourtant je n’ai rien fait, c’est lui qui a eu des pensées lubriques. F aimerait en savoir plus. Elle pense qu’il tait une partie du récit par pudeur et par bienséance, qu’il n’ose lui dénombrer les symboles évidents contenus dans son rêve. Pourtant, elle aimerait ardemment avoir davantage de détails, de précisions intéressantes, de confidences hardies venues du beau jeune homme qui fait mine d’évoquer cet épisode nocturne comme un fait banal. Elle pense Il est timide, il a peur de choquer, il se retient de révéler les parties les plus signifiantes. Elle aimerait bien qu’il ait moins peur, qu’il ose lui parler carrément, qu’il la mette au parfum sans pudeur et sans retenue. Ce serait une manière de lui donner le la. F attend un signal, une sorte de feu vert. Elle est prête à craquer quand il se décidera. Elle prépare son sourire le plus ensorcelant et fait briller ses yeux. Il est vraiment très réservé. Qu’est-ce qu’il est réservé. Le petit air mutin de F commence à se figer. Le garçon passe à autre chose et s’épanche maintenant sur la fin de son rêve où il était question d’un camion de marchandises et d’une route en banlieue.
mKZvzD. 27 88 59 301 223 76 343 361 232

j ai rêvé de toi cette nuit